Sur le vif

 

D’une étincelle au grand soleil : ce spectacle est une traversée dans l’imaginaire autour d'une flamme, un moment sensoriel, une invitation à une veillée au coin du feu... « Chandelle » est une petite bulle chaleureuse.

 

Notre dormeuse cherche à se réchauffer. Craque une allumette, jaillit une étincelle, une petite boule toute chaude est née : la flamme d'une chandelle. Elle se balance à droite, à gauche... dodeline. Je sens sa chaleur. Je sens son odeur de fumée. La flamme danse, la lumière vacille et attire mille rêveries. Une petite salamandre vient taquiner la flammèche. Un phœnix s'élance dans le ciel... Notre dormeuse, entre fumées, étincelles et fantaisies, voyage jusqu'au point du jour où le soleil resplendit.

 

SOUTIENS : Saison Résurgences de Lodève, Centre Ressources Molière de Pézenas, Centre Culturel Alban Minville de Toulouse, Communauté de Communes Vallée de L'Hérault, Théâtre Le Sillon de Clermont L'Hérault, Théâtre La Vista-La Chapelle de montpellier, Saint Jean de la Blaquière, Ville de Montpellier.

 

 

 

 

Intention

– 4ème élément d’exploration : le feu

La théorie des 4 éléments a longtemps été le principal sujet d’étude de la chimie académique qui depuis s’en est écartée. Mais elle reste dans nos mémoires, notre culture et nos arts. Les éléments nous entourent. Les mettre en principal sujet artistique permet une appréhension simple et concrète du monde.
Commencé avec l’eau, puis l’air et la terre, je termine ce cycle des éléments par le plus lumineux mais aussi le plus inquiétant.
Le feu est paradoxal. Il a toujours suscité autant d’attrait que de peur dans notre imagination. Il nous fascine et nous pouvons rester des heures à le regarder.
Captivant, rougeoyant, éclairant, réchauffant, énergisant, calmant… Le feu est essentiel à l’homme.
Dévastateur dès qu’il n’est plus contrôlé, le feu nous effraie par la terrible douleur qu’il peut provoquer et par l’anéantissement de toute vie. Pourtant, grâce aux cendres que le feu engendre, la vie peut renaître avec abondance.

– Pour le très jeune public : enjeux

J’ai envie de donner cet élément en spectacle pour les très jeunes enfants et leurs accompagnants puisqu’il nous fascine tous. Le petit est rapidement attiré par le feu et dès qu’il peut se déplacer, nous le mettons en garde contre ses dangers.
Bachelard dit de lui qu’« il est plaisir pour l’enfant assis sagement près du foyer ; il punit cependant de toute désobéissance quand on veut jouer de trop près avec ses flammes. Il est bien être et il est respect. C’est un dieu tutélaire et terrible, bon et mauvais. Il peut se contre-dire : il est donc un des principes d’explication universelle » L’enfant apprend très vite la notion de chaud et froid puis celle du trop chaud associé au feu (poêle, gazinière puis par extension lampe…). Il me semble intéressant de montrer ce côté à la fois contradictoire et tout autant sublime du feu, à l’image du monde qui nous entoure, avec toute sa complexité. Le feu est à la fois un moteur de poésie simple pour décrire le monde au tout petit.
Comme pour mes précédentes créations, l’attention du tout petit est maintenu en alternant des rythmes différents (scène tranquille sans être trop longue puis scène courte et rythmée…) et en proposant une succession de nouvelles surprises visuelles et auditives.
La création a alterné des périodes de recherche au plateau et des périodes de rencontres avec des enfants de 2 ans du Jardin d’enfants à Montpeyroux, des séances de répétitions ouvertes devant des petites sections à Pézenas et des enfants de 10 mois-2 ans avec leurs assistantes maternelles.
– Les animaux de feu : phénix et salamandre

L’humain et sa confrontation au feu est au centre de l’histoire mais deux passages d’animaux enrichissent ce rapport. Ces animaux sont associés au feu dans l’imaginaire : la salamandre et le phénix. La salamandre est un animal légendaire qui ne craint pas le feu et que l’on peut retrouver dans plusieurs peintures anciennes. C’est aussi un animal discret et sauvage de toute beauté.
Le phénix est encore plus célèbre. Cet oiseau légendaire apparaît à l’Antiquité dans les propos d’Hérodote « ses ailes sont en partie dorées et en partie rouges et il est entièrement conforme à l’aigle…. » Il symbolise la jeunesse éternelle puisqu’il renaît de ses cendres. Il incarne toute la fertilité du feu, toute sa vitalité. Il est naissance, force et beauté.

– Inspirations :

Peintures : De la Tour, Van Gogh – Vidéo : Bill Viola
Installation : Christian Boltanski – « Ombres »
Livres : « La psychanalyse du feu » de Gaston Bachelard, la mythologie grecque – Livres jeunesse : « Rouge Gorge ou comment le feu est venu au monde » de Pierre Delye et Martine Bourre, Andersen « la petite fille aux allumettes »
couleurs et texture impressionniste

Vincent Van Gogh, Le semeur au soleil couchant (détail)

Ce spectacle est une traversée dans l’imaginaire autour du feu

Ce spectacle est à la fois du théâtre visuel et du théâtre gestuel.

Le personnage subit le froid puis le chaud, il contemple les effets de la petite bougie et entraîne le spectateur dans une rêverie autour du feu. Plusieurs émotions parcourent cette histoire, du mal être au bien être en passant par la peur, la tristesse, puis la joie.

La vidéo est projetée sur quatre surfaces successivement : sur deux faces du tétraèdre, sur le tétraèdre ouvert (devenant un phénix) puis sur un grand écran de fond de scène. Le mapping créé permet à la magie d’opérer.

La musique est une composition originale de David Lesser. L’importance accordée au son et au rythme crée des émotions différentes.

On peut y retrouver plusieurs références à l’art contemporain ou à l’art impressionniste. Les vidéos de Bill Viola sur le feu m’ont permis d’imaginer ce spectacle. Un détail d’une oeuvre de l’artiste avignonnaise Rose Lemeunier (https://roselemeunier.odexpo.com/) est projeté sur le tétraèdre ouvert, nous amenant dans l’abstraction du feu, elle même s’étant inspirée de certaines oeuvres de Van Gogh et des traits impressionnistes. Le grand soleil qui domine la fin du spectacle est un détail du Semeur de Van Gogh.

Le spectacle s’articule du réel (utilisation d’une flamme) au virtuel (projection de vidéo de feu, puis d’images en concordance : feu de bengale, d’artifices, bougies d’anniversaire) et s’achève dans l’abstraction (projection de dessin, peinture).

Distribution

Alicia Le Breton

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