Sur le vif

Dans le clair obscur qui tombe des abats-jours, ce spectacle intimiste de théâtre et marionnettes nous offre des vignettes du quotidien du « grand âge », comme des cartes postales d’un arrière-pays à redécouvrir. Ces « Vieux enfants », philosophes des petits renoncements et des derniers plaisirs, évoluent dans le ralenti de l’existence. Pour tromper l’ennui, leur famille, le personnel de soin, mais surtout la mort, ils rusent, blaguent, esquivent ou valsent. Car l’échappée belle est à portée de main dans la grisaille du quotidien : une pizza commandée en douce, un bon mot, une amitié de la dernière heure, l’abandon à un béguin ou à la sensualité... Mais il y a aussi les petites et les grandes douleurs esquissées par touches pudiques, la parole, vive et libérée, qui démasque les hypocrisies. Car malgré la tendresse et le rire, nous sommes bien ici à « l’orée du passage ». Il faut apprendre à vivre avec l’inéluctable, sans pesanteur. L’humour n’est donc jamais absent de ces bulles d'intimités où alternent aussi sentiments de mélancolie, de solitude ou de liberté reconquise, le tout mené par des dialogues savoureux qui lorgnent du côté d’Audiard. Lucien, Simone, Carmen, Jacky, Salvatore et leurs compagnons, chacun·e à sa manière, nous invitent à une sacrée leçon de faim de vie.

Intention

Les deux propositions consistent en un duo hybride, mêlant théâtre, marionnettes, figures plates et autres manipulations d’images et de papiers.
Le traitement se fait principalement dans un théâtre visuel, autour de L’effigie marionnettique qui transcende nos vérités d’êtres humains. La marionnette stylise pour donner plus de clarté à son sujet, ici difficile. Elle nous amène à prendre du recul, à mieux
comprendre, à en rire et à en pleurer.

Tous ces objets, ces matières et ces images sont animées par le duo de marionnettistes/comédiens qui sont, au sens propre comme au sens figuré, les manipulateurs de la vie et de la mort.
Ensemble et à vue ils tissent les histoires de nos vieux avec leur «DouBLe pRésence» en incarnant d’autres personnages dans ce présent qui parfois les submerge.

La tragédie qu’impose ce thème sensible est contrebalancée par un DécaLage volontaire par la poésie, la musique et le clownesque des situations pour dédramatiser et ainsi pouvoir mieux recevoir ce que l’on veut mettre en lumière.

Distribution

Conception et jeu : Valérie Alcantara et Philippe Castellano
Direction d’acteurs et de marionnettes : Céline Chatelain
Musiques : Martin Garet et Benoît Bizard
Direction artistique : Valérie Alcantara
Écriture : Philippe Castellano
Lumières : Nicolas Gauthier
Marionnettes et Scénographie : Valérie Alcantara
Complices : Cécile Druet, Amandine Brenier, Maëlle Le Gall et Nar’B