Sur le vif

Spectacle La Langue des Cygnes

Graine de vie

Mise en scène: Laurie CANNAC

Intention

Cela fait très longtemps que Laurie Cannac a eu envie de monter Le Vilain Petit Canard. Outre son vécu et sa sensibilité personnelle, Clarissa Pinkola Estès* et Boris Cyrulnik** l’avaient convaincue de son caractère primordial chez l’individu en recherche de lui-même, en particulier chez l’enfant.
C’est une synergie de rencontres qui l’a enfin décidée. L’une avec un danseur-chorégraphe
exceptionnel, Andy Scott Ngoua, avec qui elle fais actuellement équipe au sein d’une recherche fondamentale confrontant danse et marionnette, et l’autre avec Virginie Lasilier, brillante comédienne en langue des signes.
La poésie visuelle de cette langue, qui sait évoquer sans figurer, lui est tout de suite apparue comme un trésor théâtral. Dès la première version bilingue LSF qu’elle a mise en scène -Faim de loup en 2019-, elle a bien vite dépassé la notion d’accessibilité pour faire briller ce trésor artistique. Le public ayant fort apprécié, elle a par la suite, avec Ilka Schönbein, adapté JeveuxJeveuxJeveux en
LSF, ce qui n’a pas manqué de lui donner envie d’aller bien plus loin qu’une traduction théâtralisée : partir de cette langue-image comme matériau de création.
Au moment où avec Andy Scott Ngoua, ils se sont passionnés par la fusion de leurs langages artistiques, la perspective d’intégrer un nouveau vocabulaire gestuel à leur processus les enthousiasme. Danser cette langue, la marionnettiser… l’inspiration les fait rêver d’impatience de tester leurs idées sur un plateau. Le projet prend forme. Fabien Guillermont, cinéaste que Laurie Cannac contacte pour la partie vidéo, se lance dans un projet de documentaire qui prend leur création comme fil conducteur. Le film s’intitulera Le Lac des Signes. Ils en sont les personnages:
Trois vilains petits canards: Laurie la nomade, Andy l’étranger, et la langue des signes, en situation de handicap. Trois vilains petits canards… Trois cygnes.
Ils sont ces canards-là, ils sont ces cygnes-là, forcément leur coeur bat derrière chacun
de leurs gestes. Il n’y a pas besoin d’en rajouter, ils sont en eux, ils sont sur scène. Le travail qu’ils entreprennent a un autre but: faire battre le coeur de chacun des spectateurs, et dans ce coeur-là, le doute du caneton, et le rêve du cygne.
Pour Clarissa Pinkola Estès, le coeur du conte n’est ni la mère qui n’arrive pas à protéger son enfant, ni les différentes rencontres qui pourraient le détourner de son propre destin, ni ses émotions qui se glacent dans le lac de la solitude, ni la révolte qui lui fait relever la tête… Le coeur du conte, c’est:
trouver sa vraie bande. Elle n’est pas dans les causes de son rejet, qu’elles soient faites de handicap, de nomadisme ou de couleur de peau, ici c’est sa passion qui la lui fera découvrir.
Ainsi nos vilains petits canards se retrouvent dans ce projet. Marionnettiste, danseur, comédienne en langue des signes, musicienne, rappeur, cinéaste, nous sommes à l’aise pour voler ensemble.
Ainsi, notre canard malentendant, étranger, nomade, trouvera sa vraie bande dans l’art, en dansant. Andersen, l’enfant pauvre qui éblouit les rois, a beaucoup abordé le terme de l’exclu, du paria, mais ici il creuse les étapes qui mènent à la résilience, à l’acceptation de soi-même et des autres. C’est sur ce chemin-là que Laurie Cannac veut emmener le public, là où on entend silencieusement chanter les cygnes.

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Le Mouffetard - Centre national de la Marionnette 09/03/2023 22/03/2023