Sur le vif

Des chaises, des revues, une fontaine à eau et un ficus.
On aurait pu simplement s’installer là, attendre dans les règles de l’art, attendre quoi, pas besoin de le savoir, se contenter d’être aussi inactifs que possible, aussi efficaces que possible dans l’immobilité, bref s’appliquer autant que possible à faire que rien ne se passe.

Le temps s’accélère, il se dérègle. Les murs tremblent, se fissurent, suintent, le distributeur de friandises devient fou, les ombres portées défilent aussi vite que les aiguilles de la pendule, tout s’emballe, jusqu’à son paroxysme. La grille d’une bouche d’aération se décroche.

Tout est calme.
Une silhouette se détache de l’ouverture laissée par la grille. Elle avance vers les passagers de cette salle d’attente et les examine à l’aide du faisceau de sa lampe torche. Elle se débarrasse de son barda, s’assoit, boit une gorgée d’une eau trouble. Elle en propose. Elle se racle la gorge.
Elle raconte. Elle raconte sa joie d’avoir trouvé des survivants à l’accélération du monde.
Seuls ceux qui attendaient ont survécu.
Il faut que je vous prépare.
Le monde n’est plus comme vous l’avez connu.
Vous êtes prêts ? Vous voulez savoir ?
Vous êtes sûrs ?

Distribution

mise en scène, scénographie, effets spéciaux : Sarah Grandjean et Yragaël Gervais / texte : Yragaël / interprétation : Virginie Schell / construction : Elie Astruc, Catherine Hugot, Sarah Grandjean et Yragaël Gervais / structures dômes et parquet : Victor Ducarteron / toile dôme : Valentin Migeon (Freed’home) / chargée de production : Noémie Vila

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