Sur le vif

Spectacle Ombres

compagnie du Crapaud buffle

Auteur: Karen Ramage et Jalie Barcilon

Mise en scène: Karen Ramage

Technique: théâtre, ombres et images animées

Une femme n’ayant jamais connu son père décide de partir à sa recherche. Avec la volonté de démêler le vrai du faux elle se lance dans une enquête qui la fait voyager de Nancy à Phnom Penh. Jeux d’ombres, images projetées et marionnettes révèleront à la fois les mondes fantasmé de l’enfant qu’elle a été et le besoin d’y voir clair sur sa famille.

Jalie Barcilon, auteure de textes dramatiques et Karen Ramage, auteure de sa propre histoire, ont collaboré pour écrire le texte. Elles sont parties du récit factuel, des souvenirs d’enfance, et de la reconstitution de l’enquête effectuée  par  Karen en 2006. Elles ont  construit une dramaturgie mettant en avant les réunions familiales, les anniversaires, les objets laissés par le père comme éléments perturbateurs et déclencheurs vers  la quête de son origine paternelle.

Ces photos, objets et documents ont permis de retracer le fil de l’histoire familiale, avec tous les ingrédients d’une véritable enquête. Découvertes, mensonges, secrets de famille, imprévus, évènements historiques au Cambodge,  renoncements et rebondissements.

 

« J’aimerais raconter l’oubli, l’effacement, la disparition. Et aussi le trouble d’un enfant quand une partie de lui est inconnu. J’aimerais raconter le réveil après l’amnésie familiale, le besoin vital de restituer la mémoire quand celle-ci s’efface trop brutalement par la maladie ou la folie. J’aimerais créer des liens entre les mots et les images manquantes pour retracer non pas des souvenirs mais le lien invisible qui relie cette femme à son père » Karen Ramage     

 

 La pièce est écrite à partir d’images documentaires et de projections imaginaires.  Ces images  circulent, se confrontent, s’assemblent tels des morceaux d’un puzzle et se révèlent comme pièces à conviction d’une véritable enquête. Celle-ci nous dévoilera les souvenirs de la jeune femme entre son enfance auprès de sa mère, de sa tante et de sa grand-mère et le rêve d’un père absent dont elle aime imaginer sa vie.

Intention

Mon père je ne l’ai jamais connu. Il a disparu de ma vie quelques mois après ma naissance. J’ai vécu mon enfance à Paris dans l’appartement familial de ma grand- mère avec ma mère et ma tante. Pourtant, l’ombre de mon père venait me troubler parfois. Tout ce que j’ai de lui, ce sont quelques photos de l’année 1975, un livre d’enfant, une lettre, une invitation à sa soutenance de DEA et quelques objets provenant du Cambodge légués d’un coup à mes 18 ans. Sur l’une des photos, il est à l’aéroport de Phnom Penh avec tous ceux qui l’ont accompagné pour son grand départ en France, grâce à une bourse d’études, le 14 novembre 1973. Sur la lettre il me décrit la boule anormale qu’il a dans le ventre pour prévenir du caractère génétique du cancer du colon. Et puis c’est tout. Je n’en saurais jamais plus. À 30 ans, sans aucune autre nouvelle, persuadée qu’il n’est plus de ce monde, je tente de retracer l’histoire de cet homme qui a quitté le Cambodge alors dévasté par la guerre. Je me décide à partir au Cambodge. Je questionne ma famille : aucune réponse. Ma grand- mère sombre dans la maladie d’ Alzheimer. Je cherche dans les hôpitaux, fouille les registres de décès, et n’obtiens rien. J’appelle l’université de Nancy où il a obtenu son DEA et je découvre une thèse sur les champignons: il y a sur la première page une liste de remerciements.
Après quelques péripéties, je réussis à joindre une personne qui le connaît. Il me donne son adresse. Je pars pour le Cambodge. Alors que je voyage sur les traces de mon père, je reçois un mail, c’est lui. Il se trouve à Nanterre. C’est là qu’il vit depuis plus de vingt ans… à quelques centaines de mètres de l’université que j’ai fréquentée pendant mes études.
Nous nous sommes rencontrés au Buffalo Grill du centre commercial Italie 2. C’était en 2006. Je ne l’ai revu qu’une seule fois.
Finalement, il n’a pas disparu ; il n’avait jamais cessé d’être tout près. Finalement, il a seulement été mis à l’écart, mis de côté pour protéger une mère un peu trop jeune, effacé peu à peu d’une mémoire familiale. Finalement, c’est peut-être l’histoire d’un oubli, d’une amnésie, d’un contexte politique, d’une négligence de famille.
De là est née l’idée d’une pièce de théâtre documentaire et d’images et d’ombres. Une tentative de restituer cette histoire réelle en rassemblant les objets, les photos, les souvenirs, les projections d’un père fantasmé, en inventant les parties manquantes de l’histoire pour le faire exister jusqu’à reconstituer l’enquête vécue.

Distribution

Mise en scène et texte Karen Ramage
Collaboration à la mise-en-scène et direction d’acteur Jean-Luc Vincent
Dramaturgie et co-écriture: Jalie Barcilon
Interprétation Karen Ramage
Manipulation Marie-Laure Bonnin
Création plastique et marionnettes Marie-Laure Bonnin, Léa Debenedetti et Jean-Baptiste Colin
Costumes Sonia Bosc
Son, voix off Pascal Bricard
Lumières Amanda Carriat et Nicolas Poisson
Production déléguée L’infini turbulent
Subventions Ville de Paris et DRAC Ile de France
Co-production et résidences L’Espace périphérique La Villette/Ville de Paris
Le Vaisseau/Centre de réadaptation de Coubert
Résidence Théâtre aux Mains Nues Paris et TAG Amin théâtre Grigny
Accueil Théâtre des Roches Montreuil et Théâtre Roublot Fontenay sous bois

Déjà passé

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