Sur le vif

Avec leur nouvelle création "L'Appel Sauvage" le collectif Projet D se pose la question : Qu'est ce que le « sauvage » ? Derrière ce mot, se dissimule un mystère aussi grand que ce mot est beau, et sonne à leurs oreilles comme un début d'aventure, d'inconnu, et de vie. Ce sujet évoque nos pulsions, nos intuitions, nos puissances dissimulées et mal dissimulées. Ce qui reste de vivant, au sein d'une société qui périclite.

Prenez place sous la lune, à l’envers du décor, derrière l’écran géant, du côté des marionnettistes et de la manipulation des figures. Assis·es en meute serrée, vous retrouverez l’ambiance poétique et enveloppante des lectures de contes ancestraux au coin du feu des cavernes. Ici, on écoute des extraits de L’appel sauvage de Jack London et on observe les aventures d’ombres animales, chiens de traîneau, loups rôdeurs, buffles rustiques et cerfs farouches évoluant dans un monde instinctif, fait d’odeurs primitives des temps anciens.

Petit à petit, comédiens et comédiennes sont transformées par la force évocatrice du récit et se font interprètes de leur propre "part sauvage"...

 

Intention

Qui sommes nous, aujourd’hui, occidentaux pour affirmer que notre lecture du monde est la
bonne, la seule, la juste?
Forts et descendants d’une histoire violente, en colonisateurs des autres et de la « nature », il nous
semble important aujourd’hui de reconsidérer nos rapports à tout ce qui nous entoure, et pas
seulement à travers le prisme de notre éducation d’ici et de maintenant. Ces quelques questions et
réflexions nous ont été inspirées par la lecture, entre autres, du roman « l’Appel sauvage » de Jack
London qui nous a paru révélateur d’une vision occidentale certes assez commune pour son époque,
mais qui nous semble trouver de nos jours, encore beaucoup d’écho. Jack London fait le récit du
retour d’un chien à la vie sauvage dans le contexte de la ruée vers l’or du Klondike, à la fin du 19ème
siècle. Mais, tout en faisant de la force animale et primitive, de l’énergie primordiale de ses héros le
coeur de son récit, il y fait presque totalement abstraction des forces vitales, humaines qui animent
pourtant depuis des siècles le décor même de son roman ; celles des peuples autochtones de
l’Alaska qui, ébranlés par le choc que les envahisseurs blancs leur font subir, ont déjà entamé, à
cette même époque, une longue descente aux enfers.
Nous, aujourd’hui, ne pouvons ignorer cette funeste contradiction.
Qu’est ce que le « sauvage » ? Derrière ce mot, se dissimule un mystère aussi grand que ce
mot est beau, et sonne à nos oreilles comme un début d’aventure, d’inconnu, et de vie.
Il est le point de départ de multiples discussions et débats, et englobe une foultitude de sujets qui
nous intéressent profondément, car il questionne notre place au monde, en tant qu’humain, mais
aussi en tant qu’occidental, en tant qu’individu dans une société. Il nous amène à réfléchir sur nos
racines, et ce qui fait que nous en sommes là aujourd’hui. Et surtout sur ce que nous pouvons
aujourd’hui proposer, au sein même de cette société.
Ce sujet nous fait réfléchir à nos pulsions, nos intuitions, nos puissances dissimulées, et mal
dissimulées. Ce qui reste de vivant, au sein d’une société qui périclite.
Nous nous exprimons en racontant des histoires, et montrant des images, et voulons associer ce
langage à nos questionnements, nos obsessions. Ce qui cogne et palpite sous nos peaux, pour sortir.

Distribution

Garante de la mise en scène collective:
• Luce Amoros
Interprétation et manipulation :
• Simon Moers
• Samuel Beck
• Erika Faria
• Marie Godefroy
Musique Live :
• Jonathan Bauer
Création des marionnettes
• Lou Amoros

Téléchargements

Dossier

Affiche

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