Colloque « Béance du corps dans les arts scéniques et visuels »

Appel à communication « Béance du corps dans les arts scéniques et visuels »
Université d’Artois – EA 4028 Textes et Cultures – Équipe Praxis et Esthétique des Arts
Journée d’étude organisée par Marie Garré Nicoara et Julie Postel

Le jeudi 9 juin 2016

Cette journée d’étude s’inscrit dans la continuité d’autres manifestations organisées par l’équipe d’accueil Textes et Cultures EA 4028 de l’Université d’Artois autour de la notion de corps dans les arts de la scène, notamment le colloque organisé en mars 2010 consacré à la question du corps marionnettique (« Corps vivant, corps marionnettique : enjeux d’une interaction »), la journée d’étude « Corps mouvant, corps en mouvement : danse et animation » (février 2015) et le colloque international « Corps, prothèses et hybridation » en décembre 2011. Elle prolonge et fait écho, en particulier, à une première journée consacrée au « Corps morcelé dans les arts scéniques et visuels » (avril 2014).
Les interventions de cette journée questionneront des œuvres ou des conduites créatrices issues du cinéma, des pratiques scéniques et spectaculaires, théâtre, marionnette, danse, arts visuels, littérature ou écritures dramatiques contemporaines, en interrogeant les implications esthétiques du motif de la béance du corps autant que la poïétique, les techniques mises en œuvre pour susciter ce genre d’images et les implications philosophiques, politiques, voire anthropologiques de ces représentations troublées de l’humain.
Il s’agira d’explorer au cours de cette journée à travers le prisme du corps béant un certain nombre de questions dont voici quelques pistes non exhaustives :

Opacité et béance

La béance du corps, dans les arts scéniques et visuels, s’articule dans plusieurs démarches à une forme d’opacité de la présence. On pourra ainsi interroger les pratiques scéniques mettant en scène des corps qui, sous une surface lisse, semblent vides. Chez Gisèle Vienne, dont la démarche est influencée par les corps lisses et sans orifice des mannequins qu’elle met en scène les corps des interprètes ne tiennent pas, perdent de leur contenance, notamment dans Showroomdummies. Dans The Pyre ou I apologize, les mouvements d’Antje Röttgerkamp l’apparentent à une figure vide de pantin, manipulée par une force extérieure.
Cette opacité, entendue comme envers de la béance, est à la fois point d’achoppement pour le regard mais aussi impossibilité de pénétration, d’échange, de communication.

La blessure comme béance

La béance, la faille, le trou peuvent aussi s’envisager comme des modes de visibilité de la blessure.
On peut ainsi penser aux corps troués qui traversent l’œuvre d’Ilka Schönbein (le ventre vide dont s’extrait l’interprète dans Le Voyage d’hiver), les corps traversés par la violence, pantins pulvérisés ou corps littéralement disloqués chez Sarah Kane, ou encore les corps qui intègrent un vide à leur structure, en en faisant une composante propre.

La béance comme ouverture au monde

Qu’on pense aux déconstructions et reconstructions perpétuelles du corps de la marionnette contemporaine (à partir de travaux sur matière brute et construction de figures à vue, comme par exemple, l’argile dans Tranchées de la compagnie Zapoï) ou aux personnages dans les dramaturgies contemporaines (Mariette Navarro, Alors Carcasse, dont le corps ouvert, est sans cesse reconfiguré, incorporant les paysages et les forces qui l’environnent), la béance est aussi une plasticité de l’être, ouvert aux échanges avec le monde.
Les propositions de communication (3000 caractères maximum, espaces compris) ainsi qu’une notice bio-bibliographique sont à envoyer à Julie Postel (julie.postel@orange.fr) et Marie Garré Nicoara (marie.garrenicoara@yahoo.fr) avant le mardi 10 mai 2016.
Appel à communication complet à télécharger ci-dessous:
Visuel : 250538fff776005431337acfc1b00a7b.jpg
PDF : 250538fff776005431337acfc1b00a7b.pdf