Autisme, marionnette, marionnettisme. Animer pour être animé.

Dans le cadre du colloque international : L’autiste, sa souffrance et ses inventions, une intervention est prévu autour de l’autiste et la marionnette. En voici une courte présentation : <br /><br /><br /><br />Autisme, marionnette, marionnettisme. Animer pour être animé.<br /><br />Pr. Pascal LE MALEFAN, Professeur de Psychologie clinique, Département de<br /><br />Psychologie, Laboratoire Psy-NCA (EA 4306), Université de Rouen (Rouen – France)<br /><br /><br /><br /> Parmi les procédés auto-thérapeutiques rencontrés dans l’autisme, et en particulier dans l’autisme d‟Asperger, nous souhaitons attirer l’attention sur le choix d’un objet particulier, la marionnette. Un tel choix illustre la proposition des Lefort, reprise par J. C. Maleval, que le double est une dimension de la tentative du sujet autiste d’une régulation de la jouissance. La marionnette, ici, fait bord pour ce sujet, mais de façon spécifique car, non seulement elle peut le représenter (1) mais elle semble servir à l’animer lui-même. Il y a donc une sorte de renversement de ce qu’est une marionnette et du lien marionnettique.<br /><br /><br /><br /> A côté de cet usage de la marionnette, nous souhaitons évoquer ce que nous nommons le marionnettisme. Il désigne toutes les solutions ou créations délirantes impliquant un objet concret hors-corps dont la manipulation, quelquefois à la suite de sa création ou fabrication, apporte un apaisement à la jouissance (2). Ces solutions sont repérables chez l’autiste ou le psychotique, mais avec des différences dans le rapport que le sujet entretient avec l’objet investi. Nous illustrerons brièvement cet aspect par un cas clinique d’autisme d’Asperger dans lequel les objets, type Légo, sont support d’énonciation dans le temps même de leur manipulation.<br /><br /><br /><br /> Enfin, nous aimerions conclure par quelques remarques sur deux points. 1°) sur l’utilisation du paradigme de la marionnette dans l’exploration cognitive de l’autisme ; 2°) sur l’utilisation fréquente de la marionnette dans les divers traitements institutionnels et dans les psychothérapies dites « ludiques » de l’autisme.<br /><br /><br /><br />Références bibliographiques :<br /><br />(1) cf. le témoignage de K. Nazeer dans Laissez entrer les idiots, Oh ! Editions, 2006.<br /><br />(2) Les délires d‟objet et le marionnettisme dans les psychoses infantiles, Psychologie Clinique, Hiver 2006, n°22 : 173-189.<p>Visuel : 11b45bc98a5155087bcc3a46786fd40f.jpg</p><p>PDF : 11b45bc98a5155087bcc3a46786fd40f.pdf</p><p>Lien : 11b45bc98a5155087bcc3a46786fd40f.pdf</p>